Nous vivons actuellement une situation inédite qui engendre de nombreuses contraintes non choisies et souvent non acceptées. Un tout petit rien, un micro-organisme, appelé COVID 19, est à l’origine d’une crise sanitaire mondiale et d’un climat particulièrement anxiogène.
Le jour d’après ! Pourquoi oser les émotions au service de l’engagement de ses équipes ? Par PerfHomme Bourgogne Franche-Comté Nevers
A l’heure du « déconfinement », l’intérêt des organisations et des personnes qui les composent, est de regarder à la fois du côté des contraintes, mais également des opportunités.
« Passer le gué », c’est tenter de discerner dans ce que nous avons fait récemment, ce qui pourrait se transformer en atout demain. Pas simple mais très différenciant ! C’est le sens de ces propos.
Embarquer ses équipes pour vivre le « jour d’après »
Les priorités des dirigeants aujourd’hui se déclinent à plusieurs niveaux.
D’une part, la reprise opérationnelle en intégrant les contraintes et règles sanitaires.
Comment assurer la sécurité des personnes de manière concrète tout en répondant aux exigences de productivité ?
Ensuite, la gestion des flux financiers à court-terme, puis la nécessité de maintenir un niveau de commandes acceptable pour envisager l’avenir de manière la plus sereine possible.
Enfin, et c’est ce qui parait être le plus complexe à mettre en œuvre, le besoin d’embarquer chacun de ses collaborateurs et chacune de ses équipes
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L’Homme, acteur de la performance des organisations, a vécu une charge émotionnelle exceptionnelle.
En premier lieu, par les émotions fortes et variées vécues dans sa sphère « personnelle ». Ensuite, parce que la culture propre à chaque entreprise qui se construit à travers une unité de temps, de lieu et d’histoire est particulièrement bousculée. Il en résulte une perte de repères importante.
Accompagner les collaborateurs dans la « courbe d’acceptation du changement »
Les travaux d’Elisabeth Kübler-Ross adaptés à l’univers managérial nous enseignent qu’individuellement ET collectivement, nous passons tous et toujours par 5 phases avant d’intégrer (éventuellement) un changement.
Le mécanisme d’ajustement est plus ou moins rapide selon que chacun est affecté ou pas.
Seul un passage par l’intégralité des états permet une autre lecture de la nouvelle situation.
Il est alors possible pour la personne de passer d’une insatisfaction et d’un sentiment de perte à une satisfaction liée à la visualisation d’un gain. Elle est, ainsi, capable d’envisager un nouvel engagement.
Pour mieux le comprendre, il suffit de relire notre posture et notre ressenti face à l’annonce du confinement et de s’interroger sur notre ressenti actuel :
Dans quelle phase suis-je ? Refus de comprendre , résistance , décompensation, résignation, intégration ( voir schéma )
Les collaborateurs, quand à eux, se situent à des étapes différentes de cette courbe d’acceptation du changement. Assurément, ils ont manqué de temps et d’occasions de partager leurs émotions individuellement et collectivement. Les émotions liées au déconfinement sont bien plus importantes que celles du confinement
Dans la situation que nous vivons depuis l’annonce du président le 12 mars, on pourrait s’interroger sur la nature du changement.
Pour être juste, parlons plutôt d’une multitude de changements professionnels propres à la situation de chacun : télétravail, chômage partiel ou total, poursuite de l’activité avec un manager à distance…
Nous pouvons mettre le zoom sur deux d’entre eux : le confinement et le déconfinement. Un changement dans les deux cas. Toutefois, la charge émotionnelle du déconfinement est bien supérieure.
En effet, le confinement nous a contraint à faire le deuil de beaucoup de choses mais nous sommes allés vers un milieu de vie connu qui a adouci la peur, la tristesse ou la colère que nous avons pu ressentir.
Le stress engendré par le déconfinement est bien plus important ! Nous allons, en effet, vers un environnement professionnel incertain à bien des niveaux.
Répondre aux besoins émotionnels de ses collaborateurs est aujourd’hui nécessaire, voire primordial !
La première préoccupation des équipes dirigeantes est de répondre à l’ensemble des modalités pratiques de la reprise et donc des besoins de sécurité. C’est légitime et de bon sens.
Toutefois, s’arrêter là, c’est prendre le risque d’un « lâcher-prise » rapide des équipes, y compris du management opérationnel. Cela pourrait conduire à un désengagement préjudiciable à l’entreprise.
Sans compter que la période va nécessiter de tous un surcroît d’implication pour se remettre en ordre de marche et si possible rattraper le retard !
Deux types d’actions feront très certainement la différence :
- D’une part, celles qui permettront de vrais dialogues individuels et collectifs, dans un climat d’écoute et de bienveillance.
- De l’autre, celles qui faciliteront la projection des équipes et de l’organisation vers demain, en mode agile, s’appuyant sur l’intelligence collective.