Transition Organisationnelle
L’entreprise est-elle toujours le lieu du collectif et de sociabilisation ?
EVOLUTION
Alors qu’au XXe siècle, la stabilité caractérisait la relation entre employeurs et employés, la mondialisation et la révolution de l’information ont forcé à la fois les organisations et les individus à s’adapter et à prendre davantage de risques.
Cela se traduit par des trajectoires non linéaires, où l’entreprise va devoir « pivoter » son modèle économique pour se développer, et le salarié constamment évoluer d’une entreprise, d’un secteur, d’un pays à un autre pour mener à bien sa carrière.
Le classique contrat de travail qui supposait, en retour d’un certain protectionnisme voire paternalisme, que les salariés soient fidèles et dévoués à leur entreprise doit désormais laisser la place à une forme d’alliance, où employeurs et employés investissent mutuellement et consciemment dans leurs développements respectifs, qu’ils soient conjoints ou non.
Les entreprises sont confrontées et ont contribué à la remise en cause de trois « ciments » du collectif : le lieu, le temps et la relation de travail
PERTE D’UNITE DE LIEU
Le travail à distance, facilité par la diffusion du numérique, le travail mobile et le travail à temps partiel, ont contribué à créer de la distance vis à vis de l’entreprise en tant que lieu du collectif.
Cette perte d’unité de lieu renvoie également au sujet de la reconnaissance. En l’absence de lieux collectifs et partagés, comment peut se manifester au quotidien la reconnaissance des pairs et des supérieurs.
PERTE D’UNITE DE TEMPS
Avec des CDD dont la durée moyenne est de plus en plus réduite et des CDI conclus avec les jeunes (15-24 ans) dont plus de 40 % durent moins d’un an.
Par ailleurs pour la grande majorité des jeunes, le CDD – avec l’intérim – constituent le plus souvent l’unique voie d’accès au marché du travail. Et ce ne sera le plus souvent qu’après plusieurs CDD qu’ils parviendront à décrocher enfin un CDI.
Cette désagrégation de l’unité de temps se manifeste également par l’entremêlement entre temps privés et professionnels,
PERTE D’UNITE DE LA RELATION DE TRAVAIL
Plus qu’un espace unique regroupant exclusivement des salariés contribuant à l’élaboration, la production, la promotion et la distribution d’un produit ou d’un service, l’entreprise est devenue au fil des années et de ses besoins de flexibilité, un système de « nœud de compétences » dans lequel « une firme serait conduite à choisir entre l’internalisation d’une activité et le recours au marché essentiellement fonction des compétences qu’elle détient »